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Montchat du XX° au XXI°siècle
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Montchat du XX° au XXI°siècle
  • Collecte de données socio-historiques sur le quartier de Montchat, depuis le début du XX°, ou l'Entre-2-Guerres à nos jours. attention les abonnements anonymes sont supprimés. Désolés pour les pub envahissantes depuis le covid…
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4 janvier 2018

Boulangerie Furnion 1954/88

Exemple de vie de commerce dans le quartier :

Boulangerie FURNION (novembre 1954 – décembre 1988)

*Wikipédia nous dit que le pain est l’aliment de base tradionnel de nombreuses cultures. Il est fabriqué à partir des ingrédients que sont la farine et l’eau et qu’il contient généralement du sel.

Peu d’entre nous savent par contre que le pain trouve ses origines dans l’Egypte ancienne...

Et nombreux sont ceux qui pensent que le pain est avant tout une spécialité française. N’avons-nous pas l’image du Français avec le béret et la baguette de pain sous le bras ou encore celle du peuple réclamant du pain au roi de France pour éviter la famine.

*C’est dans cette tradition que s’inscrit la boulangerie FURNION du 12 cours Richard Vitton à Montchat Lyon-3ème. 

Capture d’écran 2018-01-02 à 18

•Fin 1947, lorsque mon père, Louis Furnion obtint l’autorisation de quitter la ferme familiale de Saint-André la-Côte dans les Monts du Lyonnais, il ne sait pas trop quoi faire comme métier. Mais franchissant la porte de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat du Rhône, il se rappelle les bons moments qu’il passa avec ces jeunes tantes à fabriquer des brioches et des "pâtés aux pommes"... Il décide alors ce que sera sa vie pendant plus de 40 ans... il sera boulanger.

Il fait seulement deux mois d’apprentissage et travaille pendant sept ans comme ouvrier "perfectionnant" dans deux boulangeries de Lyon. Durant cette période, il passe ses vacances d’été à faire les foins chez ses parents.…

Et en mai 1954, il rencontre ma mère Aline Chevallier. Il se fiance en août de la même année et grâce à ses économies, il achète en septembre le fond de boulangerie. Mes parents ré-ouvrent les portes du commerce le mercredi 3 novembre 1954 un peu plus d’une semaine après leur union à l’église de Saint Martin-en-Haut.

Ma mère découvre alors le dur métier de boulangère ouvrant le magasin à 5h30, horaire des premiers bus « OTL » jusqu’à la fermeture du commerce à 20h30 sans interruption pendant les repas. Et cela six jours sur sept, car le mardi est le seul jour de fermeture hebdomadaire de la boulangerie.

La boulangère est très vite appréciée par la clientèle et Joe Dassin rendra un bel hommage à ces femmes dans un de ses plus célèbres succès..« Les petits pains au chocolat » 

 Mon père, lui connait déjà le métier. Il commence ses "journées" à 23h avec un premier pétrissage et enchaîne les différentes étapes de fabrication du pain : pesée, façonnage, cuisson... (voir les 3 photos noir et blanc) sur plusieurs cycles jusqu’en fin de matinée le lendemain. Il dort les après-midi, se lève à 20h pour partager le dîner en famille et retourne se reposer à nouveau deux heures.

Capture d’écran 2018-01-02 à 18
(© collection privée) 

 

•À l’époque, on achète son pain à la boulangerie, mais pas seulement... Les produits vendus vont des traditionnelles flûtes, baguettes, viennoiseries et pâtisseries jusqu’aux paquets de biscottes, chocolats ou encore de café en grains ou moulu... Mais aussi, chose plus surprenante, du charbon vendu en sac berlingot de 5 kg... que mon père allait chercher à la gare de Villeurbanne, avenue Paul Kruger.

Très rapidement le laboratoire appelé "fournil" a été agrandi par extension sur la cour et le four a été remplacé par un modèle "Tibilett" plus moderne à chauffage indirect dont le foyer indépendant pouvait être alimenté avec différents combustibles : le plus souvent au fuel appelé à l’époque "mazout" et par temps de crise avec un chauffage au bois ou au charbon...

Le magasin d’origine était très exigu comme le montre la photo en noir et blanc prise fin 1962. Posent avec moi devant les portes de la boulangerie ma cousine Martine et ma sœur Michèle qui fut bien plus tard co-fondatrice de la halte-garderie des "Montchatons", présidente de la Maison des Jeunes et de la Culture de Montchat et intronisée de «l'Ordre du Chat». ... Les travaux réalisés l’été 1963 ont permis d’agrandir le magasin et de lui donner un coup de jeune (voir la photo en couleurs prise en 1973)

Capture d’écran 2018-01-02 à 17
(© collection privée) 

 

•C’est au début des années 1970… que mes parents ont démarré la fabrication et la vente de pains biologiques... et oui déjà !... Ils étaient les premiers sur la place de Lyon à utiliser les farines "Lemaire"....

Mais au départ, ils ont vendu du pain traditionnel ainsi que le fameux pain "Duval" très à la mode à la fin des années 1950… avec son goût sucré et ses qualités de conservation que procurait une graisse Astra. Mon père m’a soufflé que ce fût à l’origine le pain que les pêcheurs embarquaient sur leur bateau pour plusieurs jours.

Ils ont également fabriqué et vendu des pains de campagne, des pains de seigle, des pains "Borsa", mais aussi toute sorte de pains bien connus tels que les pains viennois, les pains aux raisins ou aux graines que l’on trouve de nouveau aujourd’hui... dans nos boulangeries de quartier.

La boulangerie était célèbre également pour ses fameux "biscuits à la cuillère" ou encore les traditionnelles "bugnes lyonnaises" et les délicieux flans pâtissiers.

Après la classe, les enfants faisaient invariablement la queue vers le coin des bonbons à cinq et dix centimes de francs : "Malabar", réglisses, nounours à la guimauve, "cars en sac"...

•Après 34 ans à Montchat, mes parents n’ont pas trouvé de repreneur et ont donc fermé définitivement les portes de la boulangerie en décembre 1988 pour retrouver l’air pur des Monts du Lyonnais et surtout une retraite bien méritée...

Thierry FURNION - Décembre 2017 

 

Si vous avez connu ce commerce, témoignez en cliquant sur "commentaires" en bas de ce billet… 

 

•autres billets sur les commerces de Montchat : 

-Épiceries de coin de rues  

-Épicerie Jurdic

-Droguerie-Parfumerie Matillon,

 

 

Capture d’écran 2018-05-08 à 18

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Commentaires
B
Etant copain de classe de Thierry, j'ai eu l'occasion à quelques reprises de me retrouver dans l'arrière cour où l'on pouvait humer une odeur de farine. On me recommandait de ne pas faire de bruit car le père faisait la sieste. La 1ère fois que j'ai pénétré l'arrière-boutique, je me sentais privilégié. Je devrais avoir 9 ans et comme c'était mon anniversaire, on m'avait offert gentiment la possibilité de choisir une pâtisserie : des lunettes délicieuses. Je me souviens des croissants énormes et savoureux.<br /> <br /> B. Vernaison
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