S'Habiller Pendant la II°GM
✸Nous aurions dû entamer la commémoration du cours Dc-long lors des Journées du Patrimoine 20 avec diverses restitutions publiques que la désorganisation due à la crise sanitaire a grandement perturbé. Nous allons donc partager avec vous une partie de la collecte concernant les faits et souvenirs de la II°Guerre-Mondiale à Montchat au fil du temps...
s'habiller
°"Conséquence directe de l'occupation allemande et de l'arrêt des échanges commerciaux, la France connaît, dès 1941, une période de pénurie qui va déboucher sur la mise en circulation de cartes de rationnement. La première carte, mise en place le 1er juillet 1941, concerne les produits textiles. La seconde, un mois plus tard, s'intéresse au tabac. L'alimentation suivra. Dès la fin 41, tous les biens de consommation ne pourront être acquis qu'en échange de tickets attribués aux citoyens en fonction de la catégorie à laquelle ils appartiennent (de E, les nouveaux-nés, à V, les vieillards, sans oublier les jeunes, J, ni les adultes, A...). Il faut préciser que ces tickets n'exonéraient pas les citoyens de payer les produits en espèces sonnantes et trébuchantes. Leur généralisation visait à une répartition équitable des produits entre tous. Ce fut une période faste qui débuta pour certaines familles : elles firent en effet fortune par la pratique du marché noir. Le rationnement alimentaire prendra fin courant 1949." Patrick Pognant nov 2000
réponse du forum cité sur la II°GM
°extraits de Chaussagne, Histoire & Souvenirs de Henri Auvergne éd 2001 :
La «situation (…) se transforma radicalement en novembre 1942, date à laquelle les armées allemandes occupent la zone dite “libre” dont nous faisions partie. pp31 Nous nous sommes retrouvés dans un contexte de guerre. Les forces occupantes sont largement implantées à Lyon et un cantonnement est installé dans les locaux de la Buire.» [derrière l'arsenal, Montée des Sables ou route de Grenoble, alias avenue Rockefeller]. «Rapidement, l’approvisionnement général devenait très insuffisant. Les restrictions touchent tous les domaines de la consommation : alimentation, habillement, chaussures, électricité, charbon, essence, tabac, matériels divers…» pp33
Cette semaine la question est : comment s'habillait-on ?
c'est à dire Comment faisait-on pour s'habiller ?
La réponse d'une personne ayant vécu la guerre à Montchat est très simple : "avec ce qu'on trouvait !" "Si vous aviez de l'argent, vous trouviez à acheter au prix fort du marché noir, si vous n'aviez pas d'argent, avec ce qu'on vous donnait !" [ou ce que vous récupériez].
Le tissu manquait ou il n'était pas de qualité : une dame de la France profonde répond "le tissu, on aurait dit du bois"…
Pour les chaussures, il n'y avait pas de cuir, pas de caoutchouc… On fit des semelles en bois…
Il y avait une grande différence entre les zones, les secteurs (urbains ou ruraux).
°Et comme nous sommes en France, la question suivante est : quelle était le style ou les styles ?
*les vêtements
Une exposition au Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon a proposé des réponses (CHRD).
Notez qu'entre "s'habiller" à Paris ou "en Provinces" amènent autant de différences qu'entre les zones citées ci-dessus.
Voici ce qui a été trouvé sur la mode de l'époque : Lyon en 1942 extrait d'un film de F5
femme à Bellecour femme et hommes devant le café de la Paix, à la mi-saison
foule rue de la Ré en hiver passants attendant le tramway à la Guillotière, p-ê en hiver
rue de la Ré à une autre saison
famille de Montchat en 1940 ©collection privée
On rafistolait, on recoupait, réemployait, ajustait, mixait…
photo trouvées sur internet pour cette période
d'autres modèles en cliquant sur le lien
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*et les chapeaux ?
certains sont déjà apparus sur les photo précédentes, en voici un autre
une future Montchatoise en 1943, dans la Haute-Loire ©collection privée AP
*se chausser…
extrait des collections du Musée de la Chaussure…
*On note que les vêtements hommes sont très sobres tant dans leurs formes que les couleurs (que l'on devine), Par contre les femmes marquent quelque fantaisie par les accessoires (chapeau, sac, étole), et à la belle saison, les couleurs claires perdurent. L'hiver, hommes et femmes portent des manteaux/pardessus sombres. Dans les témoignages recueillis, ce qui domine là encore c'est "on se débrouillait comme on pouvait…"
➤si vous avez des reliques de cette époque : photographiez-nous les svp !