Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Montchat du XX° au XXI°siècle
Montchat du XX° au XXI°siècle
Publicité
Montchat du XX° au XXI°siècle
  • Collecte de données socio-historiques sur le quartier de Montchat, depuis le début du XX°, ou l'Entre-2-Guerres à nos jours. attention les abonnements anonymes sont supprimés. Désolés pour les pub envahissantes depuis le covid…
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Visiteurs
Depuis la création 62 979
Archives
Newsletter
12 mai 2022

Parc Chambovet : Témoignage Montchatois -5

La Société d'Histoire de Lyon Rive Gauche a œuvré de 1921 jusqu'en 2012 : réunissant des amateurs éclairés, des observateurs, des progessionnels, mettant en valeur l'ancienne Guillotière et publiant des bulletins feuilletonnés qui sont disponibles aux archives Municipales et aux Archives Départementales, à la Bibliothèque Municipale de la Part-Dieu. Elle a cessé officiellement ses activités en janvier 2013 et a transmis ses fonds à la Société d'Histoire de Lyon. Elle a été un témoin de l'évolution de ce territoire et a mis en valeur les archives privées…

mtchat 1938 air chambovet1 ign
extrait vue aérienne ign 1938

La vie aux Alentours du Parc Chambovet dans les Années 1900-1950

Ce troisième et dernier chapitre n’a pas de ligne directrice très précise, mais il relate diverses paroles de Mme Piolat sur la vie à Montchat ou aux alentours du parc, dans les années de l’Entre-Deux-Guerres.

*L’école [primaire] était avenue du Château. L’institutrice de Montchat était une femme remarquable. Elle tenait des classes de quarante élèves. Mme Piolat se souvient qu’elle parvenait à les mener presque tous au Certificat d’Études. Seulement deux ou trois élèves par classe n’y parvenaient pas. Le travail qu’elle se donnait pour la réussite de ses élèves inspirait au plus grand respect.

Pour les enfants, les retours de l’école étaient assez longs, car ils étaient marqués par les jeux, notamment le jeu des osselets (qui étaient de vrais osselets de moutons). Un autre amusement des enfants, au retour de l’école, était de sonner les cloches des maisons. Mais c’était très risqué, car à l’époque on ne lésinait pas sur les fortes corrections lorsqu’on attrapait les chenapans... Mme Piolat se souvient, non sans rire, s’être fait prendre et avoir été bien sermonnée à ce jeu-là...

+Dans les années 20 et 30, Marguerite (Mme Piolat) allait aux champs vers la propriété Berliet. A-t-elle connu les enfants de la famille Berliet ? Même si certains étaient peut-être de son âge, ces enfants ne s’aventuraient pas dans les champs alentours, et ne pouvaient pas se mélanger aux enfants du voisinage pour des escapades dans la campagne. Ils étaient strictement éduqués, restaient dans le grand parc de la propriété Berliet. Le mélange des genres n’était apparemment pas de mise à cette époque pour les enfants des grandes familles lyonnaises.

*Outre les travaux des champs, les chevaux servaient aussi à tirer des tombereaux pour ramasser les équevilles (c'est-à-dire les ordures ménagères). La tâche des équevilles existait toujours en 56-57, voire en 1960. On appelait l’ânier, la personne chargée de cette tâche. On aimait bien rire et plaisanter à l’époque. Par exemple, on se souvient du cheval d’un certain ânier, qui tirait le tombereau de maison en maison pour le chargement des équevilles, et qui, par efficacité, avait été dressé, comme tous les autres chevaux, pour ne marquer que de brefs arrêts à chacune des maisons. Mais le cheval de cet ânier-là avait bien compris qu’il y avait une exception, et qu’il devait faire une très longue pose à une maison bien précise, car son maître y avait fait connaissance d’une femme pour laquelle les tâches à accomplir devaient largement dépasser le cadre des simples équevilles !...

La rue Laviolette montait au Parc Chambovet. Après-Guerre, cette rue était toujours en terre. En bas de cette rue, vers la rue Constant, s’y trouvait un étang (à l’endroit de l’ancienne résidence pour personnes âgées).
Les rues étaient éclairées par quelques lampadaires à gaz, qu’un gazier se chargeait d’allumer.
Dans l’angle Nord-Ouest de la rue Laviolette et rue Alfred de Musset se trouvait l’épicerie Pécheux.

sac ali v

+Mme Piolat-Bonfy se souvient que l’avenue Lacassagne était beaucoup plus animée. «Il y avait un boucher, un boulanger, un droguiste, un coiffeur, un marchand de journaux, [une fleuriste + un porte-pot sur la rue Trarieux Y Eugénie] etcQu’en reste-t-il aujourd’hui ?»»

Pour finir, notons également, lors de notre entretien, cette parole spontanée mais forte de Mme Piolat : « Maintenant, à Montchat il n’y a plus grand chose ! ». Si l’on en croit cette parole, on peut certainement imaginer que cela en dit long sur la façon dont la vie de quartier s’est déstructurée à Montchat, au fil des décennies, et sur les efforts qu’il faudrait mener pour que Montchat retrouve le chemin d’une vie de quartier de plus en plus appréciée par ses habitants.

J’adresse tous mes remerciements à Mme Piolat pour cet entretien. Je garderai l’image du visage joyeux de ses quatre-vingt-douze ans, de ses yeux pétillants, de son esprit humble, mais débordant de vie et d’humour, traits qui devaient certainement l’habiter lorsqu’elle profitait, jeune fille, de la vie dans les campagnes de Montchat.

Christian D. 2013

voir carte historique des commerces…  

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité