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Montchat du XX° au XXI°siècle
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Montchat du XX° au XXI°siècle
  • Collecte de données socio-historiques sur le quartier de Montchat, depuis le début du XX°, ou l'Entre-2-Guerres à nos jours. attention les abonnements anonymes sont supprimés. Désolés pour les pub envahissantes depuis le covid…
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3 juin 2021

Gueule Tordue 1909/46

✸Nous aurions dû commémorer les 75ans du cours Dc-long en 2020 avec un programme sur la II°Guerre-Mondiale que la crise sanitaire a grandement perturbé. Nous partageons donc une partie de la collecte concernant les faits et souvenirs de la II°Guerre-Mondiale à Montchat au fil du temps sur ce blog...

*Jean B. habitait aux Charmilles, ensemble d'Habitation Bon Marché, construit presque une décennie avant la guerre. Il était enfant (né en 1938) et se souvient : «Mes parents habitaient 59 rue Camille "aux charmilles" Lyon-3ème au 1erétage, et au rez de chaussée Gueule Tordue, un collabo de la Milice faisait tirer à la mitrailleuse sur des résistants du parti communiste, de la famille Curty, il y avait une mitrailleuse allemande et Gueule Tordue, un collabo de la Milice (p-ê un ancien boxeur) faisait tirer sur des résistants du parti communiste, de la famille CURTY, qui habitaient rue Ferdinand Buisson
Ils ont tous pu s'échapper en passant par les greniers sous les toits.

Au 59 rue Camille il y avait des armes dans la cave et le résistant était un voisin, Monsieur Lenoir.
Cela devait se passer en 1942 ou 1943, j'étais très jeune, mais les souvenirs sont encore là. »

Capture d’écran 2021-05-24 à 23
© Musée de la Résistance en Ligne  

 dans le Progrès de jeudi 6 mai 21
Par Marien TROMPETTE
La Gestapo française à Lyon : glaçant 
C’est un ouvrage qui donne le tournis. Avec une précision chirurgicale, Sylvie Altar et Régis Le Mer ont recensé les exactions d’un commando français d’auxiliaires de la Gestapo, en brossant le portrait sombre de leur chef : Francis André, alias Gueule Tordue. Ils en ont tiré un livre. Plongée dans « Le Spectre de la Terreur » publié aux éditions Tirésias.

Capture d’écran 2021-05-24 à 23    

Combien de victimes de Gueule Tordue et de sa bande ?
Au moins 120, reconnues officiellement lors de son procès à La Libération. Probablement près de 400. Assassinats, enlèvements, recours à la torture, au chantage, et surtout à l’extorsion : Francis André et ses complices, devenus auxiliaires de la Gestapo, ont opéré à Lyon et dans la région entre 1943 et août 1944. Ils ont amassé une fortune, ruiné des familles et tué sans remords.

Les historiens lyonnais Sylvie Altar et Régis Le Mer l’ont pisté. Ils ont retracé le parcours de Gueule Tordue, effectué le méticuleux décompte des exactions, retrouvé des familles. Leur travail historique remarquable a donné « Le Spectre de la Terreur », publié à l’été 2020 chez Tirésias , qui éclaire d’une lumière crue cette période trouble.

Subjugué par le PPF 

Francis André en est l’acteur central. Né à Lyon, il grandit à Mâcon où ses parents sont cafetiers. Le gamin est intelligent, sportif, chef de bande. Son surnom, il le doit à un accident de la route qui le laisse défiguré à l’adolescence. Son visage est déformé, sa personnalité se fissure. Il revient à Lyon, enchaîne les petits boulots, montre une certaine instabilité qui l’emmène devant les tribunaux pour des faits de petite délinquance. Gueule tordue milite au parti communiste d’abord. Puis découvre le Parti Populaire Français en 1937. Le PPF de Doriot est une révélation. Il adhère à l’idéologie fasciste et grimpe les échelons.

Un commando de tueurs

Quand la guerre éclate, il va glisser de la collaboration à la coopération active avec l’occupant et ses services de renseignement. Au point de monter un commando protéiforme qui donnera naissance au MNAT, Mouvement national anti-terroriste. La cible de ces Français convertis au nazisme : résistants, juifs et francs-maçons. La traque s’organise avec la bénédiction de la Gestapo.

Réseaux de Résistance démantelés

À Lyon, Francis André et ses sbires sont -entre autres- impliqués dans les assassinats de Jean Long, Antonin Jutard, Ambroise Courtois, Joseph Serlin, les époux Basch ou Louis Chirpaz. Des victimes qui ont donné leur nom à des places, des rues, des chemins, dont le dénominateur commun est leur tortionnaire, Francis André. Ces exécutions sommaires, « politiques » et assumées, sont effectuées en représailles à des actions de la Résistance dont les réseaux seront remontés et démantelés avec férocité.

Crimes crapuleux

Mais son équipe se spécialise surtout dans le crime crapuleux et antisémite, en chassant les réfugiés juifs. Les familles sont spoliées, rackettées, et déportées. Torturées si elles ne coopèrent pas suffisamment. Gueule Tordue et son équipe vont amasser des millions en francs, or et bijoux. Une petite partie du butin sera retrouvée lors de son arrestation, en Italie aux alentours du 15 mai 1945. Rapatrié en France, il est condamné à mort et fusillé avec une partie de ses complices le 9 mars 1946, à 8h55 au Fort de la Duchère.

« Le Spectre de la Terreur. Ces Français auxiliaires de la Gestapo ». Sylvie Altar - Régis Le Mer. Juillet 2020. Éditions Tirésias – Michel Reynaud. Préface de Michel Noir.

Capture d’écran 2021-05-24 à 23      Capture d’écran 2021-05-24 à 23

d'autres élèments sur le site du Musée de la Résistance… 

d'autres témoignages dans les semaines à venir

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