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Montchat du XX° au XXI°siècle
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Montchat du XX° au XXI°siècle
  • Collecte de données socio-historiques sur le quartier de Montchat, depuis le début du XX°, ou l'Entre-2-Guerres à nos jours. attention les abonnements anonymes sont supprimés. Désolés pour les pub envahissantes depuis le covid…
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28 janvier 2021

Elsa Triolet et Louis Aragon à Montchat

✸Pour reprendre la préparation de la commémoration du cours Dc-long, nous allons partager avec vous une partie de la collecte concernant les faits et souvenirs de la II°Guerre-Mondiale à Montchat au fil du temps...


*Pour mémoire la MJC avait organisé une présentation d'Elsa Triolet, son œuvre et son action en 2015. L'introduction se retrouve sur le site des Amis de Aragon et Triolet. Une plaque a été aposée au portail de la maison Tavernier à Chambovet.

Capture d’écran 2021-01-29 à 14

°Beaucoup de Montchatois connaissent cette histoire locale. Qui pourrait nous dire ce qui se dit sur Montchat dans les écrits des deux poètes ?
"Résistante, en cette période Elsa Triolet écrivait, “Les amants d’Avignon” et “La vie privée ou Alexis Slavsky” deux nouvelles qui auront pour toile de fond la Résistance. Dans ces deux récits des événements se passent à Lyon ou dans la région lyonnaise. Elle parlera aussi du quartier de Montchat."

°bibliographie

➤Ceux qui veulent nous aider à préparer la commémoration de Jean Long, voudront bien se faire connaître svp… 

Capture d’écran 2021-03-26 à 13

*La société des Amis d'Aragon & Triolet nous a répondu :
°"Louis Aragon et Elsa Triolet à Lyon
Venue de Dieulefit Elsa Triolet en compagnie de Pierre Seghers va chercher à Lyon des faux papiers établis grâce à Pascal Pia, et un jeune ami à lui nommé Albert Camus.

Dès le 31 décembre 1942, Elsa et Aragon gagnent le quartier de Montchat à Lyon où, sous le nom de Mr et Mme Castex ,ils s’installent chez René Tavernier, le directeur de la revue “Confluence”, au 4, rue Cambovet à Montchat, dans les faubourgs de Lyon, ils occupent deux pièces mansardées.
Elsa Triolet est devenue pour au moins six mois une habitante de Lyon . Elle essaie d’apprivoiser cette ville .
Colline ouvrant sur Lyon, fenêtres de dernier étage ouvrant de l’autre côté sur les arbres d’un hôpital, les deux pièces de Louis et d’Elsa se prolongeaient d’une terrasse d’où, tous ensemble, ils regardaient, le spectacle irréel - trop irréel, les bombardements des alliés sur Lyon.
A cette époque, Aragon écrit Aurélien,
Et dès les premiers jours de 1943, c’est le poème : Il n’y a pas d’amour heureux qui raconte que les mouvements de la Résistance interdisaient à leurs militants “le mari et la femme ou quels que soient leur rapports” d’habiter ensemble parce qu’ils multipliaient ainsi le risque d’attirer la police.
Dans la maison de René Tavernier ont lieu des réunions clandestines avec Jean Prevost, Pascal Pia, Albert Camus, Henri Malherbe, Auguste Anglès, Georges Sadoul, Pierre Seghers etc....
Elsa avait accepté plusieurs missions clandestines. La nouvelle : “Les Amants d’Avignon” et d’autres récits l’évoqueront.
Aragon, lui, avait la responsabilité de toute la zone sud. “Nous sortions le journal “Etoile” et nous avons monté la maison d’édition : la “Bibliothèque française”.

Mais le couple est en danger, la menace pèse sur Elsa.
Le 21 mars, le SS Heinz Röthke, un des responsables du commandement de la Gestapo en France, envoie à la Gestapo de Marseille l’ordre “d’arrêter immédiatement la juive Elsa Kagan dite Triolet maîtresse d’un nommé Aragon également juif”. Le couple est recherché par les polices allemande et française.
Leur lieu d’attache, pour 1943, se trouve à Lyon. On ne peut dire qu’Elsa ait porté cette ville dans son coeur.

Images sans doute fortement influencées par le danger vécu par le couple durant cette période : “promue” capitale de la Résistance, vivant d’une vie intense et périlleuse, traversée par les bourrasques des rafles, s’engraissant au marché noir, souffrant des prisons.
Dans cette atmosphère Elsa évoquera, dans une lettre à sa soeur Lili, la mort des initiateurs du réseau, dont Aragon et elle font partie des rares rescapés.
C’est donc à Lyon qu’Elsa écrit la nouvelle “Les amants d’Avignon” signé Laurent Daniel, parue aux éditions de Minuit le 25 octobre 1943.
Le recueil de 4 nouvelles témoigneront le mieux du climat de la Résistance sous le titre de : “Le premier accroc coûte deux cents francs”*
Le Prix Goncourt sera attribué à Elsa Triolet pour ce recueil. Elsa sera la première femme à le recevoir.

Elsa Triolet a écrit également “Qui est cet étranger qui n’est pas d’ici ou le mythe de la baronne Mélanie”. Ce texte est une réponse, sous forme de fable, au “Mythe de Sisyphe” que Camus qui venait d’être publier.
Pendant la Résistance les deux auteurs écrivent beaucoup.
Mais Aragon faisait aussi les courses !!!! plus habile qu’aucun à trouver du beurre dans une teinturerie, des pommes de terre chez un marchand de chaussures !" Maria Berlioz - SAAT

mtchat 1938 air vuensSN chambovet pl-R C tavernier ign
v
ue aérienne 1938 au dessus de Chambovet et dans le cercle la maison des Tavernier ©ign

et voici un extrait de publication qui nous concerne : 

°Description du printemps à Lyon, Montchat (texte tiré de la nouvelle La vie privée ou Alexis Slavsky)
"Déjà le printemps était là et Lyon embaumait.
Cette ville est comme une fille laide qui aurait des yeux magnifiques ou les plus beaux cheveux du monde : ces yeux n’arrangent rien, ils étonnent et attristent, ces beaux yeux inutiles...
Bien peu de villes ont les arbres que possède Lyon, et les parfums violents et suaves dans les rues de Lyon, au printemps, sont émouvants, comme la surprise de trouver une âme tendre et amoureuse chez un homme d’affaires endurci. Quand les arbres centenaires des jardins de Lyon, maintenus par la pierre des murs, comme le Rhône par celle des quais, se couvrent de pousses, de feuilles, quand les immenses acacias et tilleuls commencent à embaumer, quand les arbres fruitiers du côté de Montchat, de Bron se mettent à fleurir, plantés au milieu des potagers comme de grands bouquets adorables, donnant à cette banlieue de grande ville, avec ses maisons ouvrières et ses villas de pacotille, un vague air de paysage japonais, quand des masses de roses, de glaïeuls s’accrochent en franges odorantes à ces murs lyonnais sans relief ni couleur, alors Lyon devient émouvant comme cette fille sans beauté à laquelle on aurait prêté des bijoux trop beaux et qu’on aurait baigné de tous les parfums de France....Alexis trouvait Lyon beau à en pleurer." Elsa Triolet

merci à Maria Berlioz pour cette contribution

⚠︎la suite en avril prochain…

 

 

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